André Butor (1920-1954), saint-cyrien et résistant, participe en 1944 à la campagne de France. Affecté dans l’Allemagne occupée, il fait la connaissance, au cours d’une brève permission à Paris à l’été 1945, d’une étudiante en sciences politiques, Christiane Chauvet (1924-2017).
Envoyé en Indochine en octobre 1945, il entreprend avec elle, durant deux ans, une correspondance qui retrace l’action d’un jeune officier au cœur d’une guérilla sans merci entre forces françaises et bandes vietminh. André décrit aussi la vie à Saigon ou en brousse ; Christiane lui raconte son quotidien en métropole et commente les atermoiements des gouvernements face à ce lointain conflit. Cet échange épistolaire où ils partagent leur vision de la vie, témoigne aussi de la progression du sentiment amoureux. Ils se marient à son retour en France. Au cours de ce séjour, André découvre l’aviation d’observation légère d’artillerie qui le conduira à devenir l’un des premiers pilotes d’hélicoptères en France. C’est en cette qualité qu’il repart en Indochine en février 1954 avec la mission de procéder aux évacuations sanitaires héliportées des blessés de Diên Biên Phu. Il y trouve la mort un mois plus tard. Ces 373 lettres, pieusement conservées par sa veuve, apportent un rare témoignage sur la période, entre fin de la seconde guerre mondiale et prémices de la décolonisation.
Nathalie Volle-Butor est l’auteur de la présentation et de l’annotation de cette correspondance qu’elle a retranscrite avec sa sœur Isabelle Chollet-Butor. Historienne d’art, elle est conservateur général honoraire du patrimoine, spécialiste de la peinture française et italienne et de la conservation-restauration des œuvres d’art.
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