Interview de Frédérique Jourdaa // Auteur de Rivales, en politique et à la cour

 Pourquoi ce livre ?

Une manière de mêler ma passion pour l’histoire et ma curiosité pour les femmes. L’Histoire est pour moi le creuset qui nous permet de comprendre l’avenir. Sans ces sources, ces racines, comment comprendre d’où nous venons ? Comment orienter notre route ? En ces temps où les connaissances sont de plus en plus complexes, démultipliées, la mémoire de notre civilisation est de plus en plus large, et courte. Si j’apprécie de surfer sur les réseaux, les ondes, de picorer cette matière toujours plus abondante, je suis convaincue que ces références à ce qui nous a construits sont nécessaires pour avancer dans ce labyrinthe d’informations variées, et parfois trompeuses. Dans les domaines privés, économiques ou politiques, je reste convaincue que les femmes ne produisent jamais autant de réflexion et de progrès que quand elles assument leur différence et leur complémentarité.

 

 L’histoire des rivalités entre les femmes, pourquoi choisir ce sujet ?

A vrai dire, le mot rivalité ne m’avait jamais effleuré.  Ce n’est pourtant pas faute d’y avoir été confrontée, mais peut-être refusais-je de considérer ainsi certaines postures ou attitudes. Il a fallu une discussion avec François d’Aubert et Dominique Dardel, alors qu’ils construisaient tous deux avec passion ce nouveau projet de maison d’édition, pour que je réalise que la rivalité était partout, tout autant pour les femmes que pour les hommes. J’ai eu envie d’étudier ce concept, de voir comment il régnait en réalité au plus niveau de nos relations, personnelles et publiques, comment il mène à sa manière lui aussi le monde.

 

• Que pouvons-nous conclure du rôle des femmes dans l’évolution de la société ?

Comme les planètes qui ne tracent pas leur chemin seules à travers l’univers, mais progressent en galaxie, les hommes ont besoin des femmes pour avancer, et vice-versa. Pour moi, cette complémentarité est fondamentale, comme dans la philosophie chinoise où le yin et le yang s’équilibrent. En outre, les femmes sont aussi des mères qui portent des filles, et des garçons, qui les élèvent. Leur rôle est encore plus fondamental en ce sens car le progrès de l’humanité dépend de la capacité et de la liberté des femmes à élever leurs enfants dans l’harmonie. Pour moi, ce lien est primordial. Pour le reste, le cerveau féminin apporte souvent des solutions différentes de celles qui germent dans celui des hommes. Quand elles ont pu développer toutes leurs capacités, dans une situation de crise, leur vision est souvent globale, de la même manière qu’un mammifère confronté à un danger, va adopter différentes tactiques de réactions. Voilà pourquoi la société a tout à gagner à laisser aux femmes la possibilité de s’exprimer librement, de mêler leurs voix au chapitre, voire d’en prendre la tête.

 

• Que pouvons-nous retenir de ces femmes ?

Leur volonté, leur patience, leur courage, leur charme, le travail qu’elles mènent sur elles-mêmes pour aller au bout de ce qu’elles ont choisi. Les femmes sont toutes des reines.